À l’épreuve du cœur : l’art de Xavier Dolan dans Mommy
Que se passe-t-il lorsque la maternité, la rébellion et la liberté s’affrontent dans un tourbillon émotionnel ? À travers cette critique de Mommy, je décortique l’univers complexe et captivant de Xavier Dolan, en explorant la relation tumultueuse entre Diane et Steve, et la manière dont ce film bouleverse les attentes conventionnelles du cinéma contemporain.
Annabel Geujon
2/19/20252 min read


Avant de visionner Mommy, j'avais surtout entendu parler du film par ma mère, qui m’en avait vanté les mérites à de multiples reprises. Étant une adolescente très réfractaire aux opinions et idées des autres, et résolument attachée à mes propres convictions, je suis sortie de cette phase pour enfin me forger une vision personnelle et sortir de mon confort habituel.
Diane m’a bouleversée. Steve m’a bouleversé. Kyla m’a bouleversée.
Des histoires qui s’entremêlent, des émotions qui surgissent, c’est l’histoire de Mommy. Dès les premières minutes, une tension s’installe, les sensations se construisent. Le rythme est incroyable, et la mise en abyme des personnages est bluffante, vous laissant dans un chaos émotionnel.
Le format carré du film m'a rapidement persuadé qu'il s'agissait d'une forme d'enfermement, une impossibilité de sortir de la douleur. Jusqu’au moment où Steve se libère, repoussant les frontières du cadre dont il était prisonnier depuis le début du film, le tout rythmé par Wonderwall d’Oasis.
L’un des thèmes qui m’a marquée dans le film, c’est l’amour maternel et filial, brillamment représenté par ces cadrages : Steve posant sa main sur la bouche de sa mère avant de l’embrasser. La mise en scène souligne la relation très intime des personnages, avec une lumière tamisée qui rend l’émotion à son paroxysme. Diane, qui cherche désespérément à sauver son fils, croit de tout son cœur qu’elle y parviendra. Mais la réalité la rattrape, laissant une douleur émotionnelle impitoyable qui m’a transpercé l’âme. La complexité de leurs liens, et plus généralement des relations familiales, est extrêmement bien présentée.
Mommy m’a permis de ressentir, dans tout mon corps, un sentiment d’identification total, bien que je n’étais qu’une adolescente de seize ans, sans problème particulier. Pourtant, les sentiments des personnages m’ont profondément marquée et ont créé en moi une forme d’identification intime, à ma manière. La fin ouverte m’a laissée bouche-bée, accompagnée de la chanson de Lana Del Rey, nous laissant sans mots.
Créativité
Art visuel, cinéma, photographie, narration profonde.
Inspiration
Émotion
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